Il
s’alourdit, d’un coup il s’alourdit,
l’été
précoce,
sauvage et enragé.
Et
dans les roches une herbe folle naquit,
des
fleurs surgirent aux angles fissurés.
Au
bord des dalles craquelées
de l’eau jaillit.
Un
pâle soleil germa au bout du seuil.
Et
par la porte d’entrée
en bois pourri,
des
tiges percèrent,
dans un excès
de feuilles.
Et
un silence pesa au-dessus du sol.
Les
bruits luttèrent.
Mais le silence resta.
Longtemps
je l’entendais tuer les sons...
(Du
toit glissèrent
partout de lourdes lianes.)
Il
s’alourdit, d’un coup, et me blessa.
Là,
sur mes lèvres,
tous les mots flétrirent.
Et
sur mes cils éclot une fleur malade,
tordue,
vivace, rebelle, tellement avide.
Au
coin de l’oeil grandit une plante bleue,
ses
pousses strièrent
les gouffres de mon être.
Quand
elle troua l’écorce
de mon coeur,
le
monde autour se mit à disparaître...